Le brown-out, c’est quoi ?

La crise sanitaire a fait la lumière sur de nombreuses réalités du monde du travail. De plus en plus de salariés sont en quête de sens. En témoignent les démissions en série dans certains secteurs, la hausse spectaculaire des demandes de bilan de compétences ou encore le nombre croissant de reconversions professionnelles.

C’est souvent la conséquence du mal-être vécu dans le cadre professionnel : le brown-out.

Brown-out : définition

Le mot « brown-out » est un mot emprunté à la langue anglaise qui désigne « une baisse de courant, une coupure d’électricité ». Dans le monde du travail, le brown-out décrit le même phénomène : une baisse d’énergie et d’engagement dans le cadre de son travail.

Le brown-out est une pathologie, au même titre que le burn-out et le bore-out. On le retrouve notamment chez les personnes qui, ayant une certaine compétence ou un certain niveau d’études, se retrouvent à exécuter des tâches qu’elles considèrent dévalorisantes vis-à-vis de leurs expériences et de leurs connaissances. Ces personnes perdent en engagement et manifestent même un désintérêt pour la qualité du travail qu’elles fournissent.

Le brown-out met donc son sujet face à une dissonance éthique, entre l’espoir que le travail soit une utilité et la réalité d’une situation professionnelle ne répondant pas à cette attente. Conséquence : la personne se referme sur elle-même et glisse vers un état de dépression, voire des envies de suicide.

Le brown-out en France

Selon une étude réalisée en 2016 par l’Institut de recherche international Ipsos, plus d’un tiers des travailleurs français sont concernés par cette pathologie. Alors que l’étude portait sur 824 travailleurs français, seuls 34 % avaient estimé que leur entreprise les reconnaissait et valorisait leur travail.

Selon les scientifiques qui se sont intéressés à la question, cette situation serait également la conséquence du progrès technologique. David Graeber, anthropologue américain, explique en effet qu’en raison de ce dernier, la société a dû créer de nombreux métiers et tâches inutiles. Ces métiers, qu’il baptise les bullshit jobs (ou « boulots à la con ») se seraient surtout multipliés dans le secteur des services (consulting, ressources humaines, communication…) et feraient partie de ceux qui sont le plus souvent sources de brown-out.

Dans son ouvrage publié en 2018, Le brown-out : quand le travail n’a plus aucun sens, le docteur François Baumann évoque, quant à lui, de nombreux profils connaissant souvent cette pathologie. Il cite les ingénieurs, les secrétaires de direction, les policiers, les journalistes…

Quelles solutions face au syndrome du brown-out ?

Le brown-out n’est pas reconnu, en France, comme une maladie professionnelle, bien qu’étant une pathologie liée au travail.

Demandez de l’aide

La première action à faire est d’identifier ce qui, dans votre travail, serait vraiment à la base de votre mal-être. Cela peut-être difficile à déceler, tant pour vous que pour les autres.  Pour y arriver, vous devez vous poser la question suivante : qu’est-ce qui vous dérange dans vos fonctions actuelles ?

Toutefois, le problème peut ne pas être votre fonction elle-même, mais ce qu’elle implique comme contraintes qui nourrissent votre sentiment de brown-out.

Une fois que vous avez identifié la cause de votre brown-out, n’hésitez pas à en discuter autour de vous. Vous ne pourrez sortir de la spirale négative sans une oreille attentive ou une main tendue.

Vous pouvez parler de votre situation et de vos sentiments avec votre responsable hiérarchique, le personnel RH, un membre du CSE… Si la cause de votre problème est intrinsèquement liée à vos responsabilités, ces personnes pourront vous aider à trouver des solutions efficaces. Vous pouvez aussi parler de vos sentiments avec un psychologue.

Démissionnez

Quelquefois, vous avez aussi besoin de temps et de recul. Par exemple, si vous ne percevez plus votre valeur ou celle de votre travail parce que la tâche qui vous est confiée paraît dénuée d’intérêt ou d’utilité pour votre entreprise ou parce que vous n’en tirez aucune reconnaissance, vous n’aurez pas d’autre choix que de parler avec votre employeur à propos de votre fiche de poste ou de prendre le temps de réduire la dissonance entre le sentiment de votre propre valeur et la valeur que vous donnez à votre travail.

Si, malgré le temps, les aides de vos collègues ou ceux de votre psychologue, vous ne parvenez pas à trouver l’équilibre, c’est qu’il est peut-être temps pour vous de quitter votre emploi. En effet, lorsque vous êtes perdu dans votre travail, un grand saut dans le vide est parfois salutaire en ce qu’il vous oblige à reconsidérer votre parcours, vos envies et vos besoins. Vous pourrez repartir dans une nouvelle entreprise, vers un autre métier, avec pour premier objectif votre épanouissement.

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