-35€ sur le produit Accompagnement DRH * avec le code BIENVENUE35
Burn-out : peut-on le considérer comme une maladie professionnelle ?
30 octobre, 2019 par
Burn-out : peut-on le considérer comme une maladie professionnelle ?
L'Institut du Salarié

Le burn-out est une notion complexe qui s’avère difficile à reconnaître : il correspond à un état de détresse psychologique supposant l’incapacité d’un salarié à affronter le stress chronique. Depuis son invention en 1959 (sous le terme « d’épuisement professionnel), la notion de burn-out n’est pas encore considérée comme une maladie professionnelle, pour la seule raison qu’il n’existe pas de tableau des pathologies psychiques d’origine professionnelle. Cependant, l’Académie nationale de médecine veut bien considérer cette pathologie en tant que maladie professionnelle. Alors, peut-on reconnaître le syndrome d’épuisement professionnel comme une maladie professionnelle ? 

Tour d’horizon sur le burn-out.

Le burn-out selon l’OMS

Selon l’OMS, « l’épuisement professionnel est un syndrome résultant d’un stress chronique au travail ». Le burn-out n’est donc pas simplement synonyme de stress, mais plutôt le résultat d’un stress profond et durable que ni le salarié ni son employeur n’ont traité. Cependant, l’Organisation souligne que le burn-out fait spécifiquement référence aux phénomènes du contexte professionnel, et ne devrait pas s’appliquer pour décrire des expériences vécues dans d'autres domaines de la vie.

Selon la classification de l’OMS, dévoilée le 25 mai 2019, le burn-out se caractérise par ces trois composantes :

sensation d’épuisement et de fatigue aigue ;

profonde distance par rapport à son travail, ou sensation de négativisme lié à son travail ;

efficacité réduite au travail comme dans d’autres domaines de la vie.

Ces trois caractéristiques expliquent clairement pourquoi l’entreprise devrait prioriser la prévention de l’épuisement professionnel. La sensation de fatigue est certes le premier et peut-être le symptôme le plus reconnu du burn-out, mais les deux autres composantes supposent que le salarié épuisé ne peut tout simplement pas travailler aussi efficacement.

Burn-out : peut-on le considérer comme une maladie professionnelle ?

Comme toute autre pathologie psychique, le burn-out peut être reconnu au titre des maladies professionnelles s’il se caractérise ainsi :

la pathologie est directement liée et causée par le travail ;

elle entraîne une incapacité permanente partielle supérieure à 25%.

Pour qualifier l’origine professionnelle du burn-out, il n’est pas nécessaire de trouver un lien exclusif entre la pathologie et l’exercice du travail. Il est plutôt nécessaire de considérer un éventuel état antérieur et des facteurs extraprofessionnels qui risquent d’influer sur la santé mentale du salarié.

Les causes du burn-out

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le burn-out ne résulte pas uniquement de facteurs organisationnels dans l’entreprise. Ces derniers constituent 60% des facteurs, tandis que les facteurs personnels constituent 40% des causes qui conduisent à l’épuisement professionnel. Le burn-out est donc causé par des facteurs liés à l’individu et à son environnement :

exigences et pressions du travail,

exigences émotionnelles,

manque de marges de manœuvre ou d’autonomie,

manque de soutien dans la société,

manque de reconnaissance pour le travail réalisé,

conflits de valeur,

insécurité de l’emploi ou du travail.

Quelques chiffres sur le burn-out

À ce jour, on ne dispose que de très peu de données sur le burn-out, ce qui rend imprécise toute définition de la pathologie. Cependant, les études dans ce domaine se succèdent pour fournir une claire délimitation du phénomène :

en 2014, Technologia, dans son rapport sur « Le syndrome d’épuisement, une maladie professionnelle », a estimé à 3 millions le nombre de salariés français concernés par le burn-out ;

l’INVS (Institut de veille sanitaire) a, à son tour, estimé à 7% les cas de burn-out parmi les 480 000 salariés victimes d’une souffrance psychologique associée au travail.

Burn-out : comment réagir ?

Après l’apparition des premiers symptômes, il est préférable de se mettre en contact avec la CPAM (Caisse primaire d’assurance maladie) pour faire reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle. Ainsi, dès que vous reconnaissez que votre maladie est liée à votre travail, vous devez déposer une demande de reconnaissance du caractère professionnel de votre maladie auprès de la CPMA. Attention, après l’arrêt de travail, vous n’avez que 15 jours pour déposer votre demande afin de faire reconnaître le burn-out.

Pour la rédaction de votre demande, vous pouvez utiliser le formulaire de déclaration de maladie professionnelle. Votre demande sera ensuite jointe à la notice d’utilisation n°50562*02.

Il faut noter que la branche « Risques professionnels » de l’Assurance a reconnu en 2016 près de 600 troubles psychiques au titre des maladies professionnelles.


Burn-out : peut-on le considérer comme une maladie professionnelle ?
L'Institut du Salarié 30 octobre, 2019
Partager ce poste
Étiquettes
Archiver